Dans la littérature, les difficultés en mathématiques s’accompagnent bien souvent de difficultés conjointes. Nous avons donc pensé qu’il devait en être de même pour la résolution de problèmes arithmétiques verbaux, ceux-ci étant une des composantes de cette branche. Cette compétence, connue pour être complexe, se révèle l’être peut-être plus qu’escomptée. Sachant que peu d’études neuropsychologiques se sont penchées sur le sujet, notre intérêt est d’autant plus justifié.
L’objectif de cette recherche était donc de tenter de mieux comprendre ce processus mathématique et d’étudier l’impact potentiel du fonctionnement exécutif sur ce dernier. Pour ce faire, nous avons créé 54 énoncés de problèmes de type « changement », selon la typologie de Riley et avons varié, d’une part, la place de l’inconnue (portant sur l’état initial, sur l’état de transformation et sur l’état final) et d’autres part, le nombre d’informations non pertinentes présentes au sein des énoncés (aucune, une seule, deux informations non pertinentes). Ces problèmes ont été administrés à deux groupes de sujets : 30 élèves de troisième primaire et 29 élèves de quatrième primaire, présentant un développement considéré comme « normal ». Parallèlement, nous leur avons administré des épreuves exécutives afin de mesurer leurs capacités de flexibilité, d’inhibition et de mémoire de travail.
Les résultats obtenus lors de cette présente étude permettent de démontrer que globalement, les capacités exécutives mesurées tendent à être en lien avec la réussite des problèmes arithmétiques verbaux. Toutefois, prises à part, ce n’est le cas que des capacités de flexibilité cognitive. Ces corrélations (significatives et non significatives) obtenues varient selon les modalités (place de l’inconnue, nombre d’informations non pertinentes présentes, types d’erreurs).
En conclusion, cette recherche est à considérer comme ébauche, qu’il serait pertinent d’approfondir via, dans un premier temps, un agrandissement de l’échantillon testé mais également en incluant d’autres épreuves mesurant les fonctions exécutives. Il serait dans un second temps, profitable d’envisager l’administration de problèmes plus complexes à la tranche d’âge testée pour vérifier les mêmes analyses. Enfin, un élargissement des types de problèmes testés et d’autres fonctions cognitives est envisageable. |