Introduction : Les éducateurs travaillant auprès d’adolescents délinquants se retrouvent confrontés à des prises en charge qui peuvent s’avérer compliquées du fait des caractéristiques individuelles de ces jeunes telles que le rejet des normes sociales et les réactions impulsives.
Objectifs : Cette étude vise dans un premier temps à analyser les stratégies de coping mises en place par ces éducateurs lors de leurs interventions. Le second objectif est d’explorer la présence potentielle d’un Stress Traumatique Secondaire (STS) et son influence sur les stratégies utilisées par ces intervenants.
Méthode : Notre échantillon se compose de 97 participants, dont 35 éducateurs d’adolescents délinquants, 22 éducateurs d’enfants placés et 40 autres éducateurs.
Nous avons transmis aux éducateurs deux questionnaires via internet qui sont l’échelle de coping, The Ways of Coping Check-list (Cousson et al., 1996) et l’échelle de Stress Traumatique Secondaire (Bride et al., 2004).
Ces dernières nous ont permis d’identifier et d’investiguer la stratégie de coping la plus utilisée selon les situations rencontrées. De plus, le lien entre le genre des participants et les stratégies de coping ainsi que celui entre les stratégies de coping et le STS sont des thématiques qui ont été abordées.
Il est à noter que des entretiens semi-structurés ont été réalisés afin d’illustrer les résultats obtenus.
Résultats : Les éducateurs de mineurs délinquants n’utilisent pas de manière préférentielle la stratégie de coping centrée sur la recherche de soutien social. La stratégie de coping centrée sur le problème se démarque des autres stratégies en situation stressante de courte durée chez tous les éducateurs. Les éducateurs présentant un haut niveau de STS utilisent principalement la stratégie de coping centrée sur le problème.
Conclusion : La stratégie de coping centrée sur le problème est la plus utilisée par les éducateurs de mineurs délinquants ainsi que par les éducateurs d’enfants placés et les autres types d’éducateurs. Une étude longitudinale serait envisageable afin de déterminer la relation de cause à effet entre les stratégies de coping et la présence d’un STS. Cela permettrait aux professionnels d’envisager de nouvelles pistes d’intervention tout en limitant le développement d’un éventuel STS. |