Objectif : Cette recherche a pour but de mieux comprendre les troubles de l’attachement, à savoir, le trouble réactionnel de l’attachement (TRA) et le trouble de désinhibition du contact social (TDCS). Plus spécifiquement, ce travail cherche à clarifier les liens entre les profils d’attachement et les troubles de l’attachement dans une population d’âge peu testée. Il s’interroge aussi sur le risque de présenter un trouble d’attachement et sur l’éventuelle comorbidité liée aux comportements internalisés et externalisés. Il s’inscrit dans la volonté de donner aux professionnels des clés de compréhension sur les signaux liés aux troubles de l’attachement en vue d’adapter au mieux les prises en charge cliniques et éducatives.
Méthodologie : Notre échantillon se compose de 10 enfants âgés de 5 à 8 ans répartis équitablement entre un groupe clinique et un groupe contrôle. La population clinique a été recrutée parmi des consultations psychologiques, des institutions d’adoption ou de placement en famille d’accueil. La population contrôle est, quant à elle, composée d’enfants tout-venant. Les données ont été récoltées à l’aide de trois questionnaires remplis par les mères : l'Attachment Insecurity Screening Inventory (AISI; Wissink et al., 2016; Spruit et al., 2018) évaluant les profils d’attachement, le Questionnaire sur les Troubles d'Origine traumatique Précoces (Q-TOP, Monette, 2017) évaluant les troubles de l’attachement et le Child Behavior Check-List (CBCL, Achenbach & Rescorla, 2000 & 2001) évaluant les comportements externalisés et internalisés. Par ailleurs, un entretien anamnestique a été réalisé afin de comprendre l’histoire de vie des enfants.
Résultats : Aucune significativité ne se dégage des résultats de notre étude. Néanmoins, des tendances à la significativité sont présentes et s’inscrivent dans les études précédentes. Plus précisément, ces tendances concernent le lien entre les enfants présentant des caractéristiques de TRA et le profil d’attachement désorganisé ou ambivalent, et le lien entre le risque de présenter un TRA et un vécu d’expériences précoces de rupture. Par ailleurs, un résultat relativement proche de la tendance à la significativité est observé entre le TRA et le TDCS. L’analyse qualitative vient appuyer le lien entre les troubles d’attachement et le profil désorganisé. Elle nous informe de l’éventuelle comorbidité entre le TRA et le TDCS et entre les troubles d’attachement et les comportements internalisés et externalisés. Par ailleurs, l’analyse pointe la présence de capacités de résilience en illustrant un vécu d’expériences précoces compliquées sans relever de trouble de l’attachement.
Conclusion : Les résultats obtenus mettent en évidence l’intérêt de répliquer ce genre d’étude sur une population plus importante et de poursuivre les recherches afin de mieux comprendre les troubles de l’attachement qui permettrait des implications cliniques non négligeables. |