Ce mémoire s’intéresse à l’intégration d’une démarche evidence-based dans le cadre d’une prise en charge basée sur l’optimisation des compétences métacognitives d’une patiente pour laquelle nous avons identifié un « TDA/H probable ».
Dans ce travail, nous avons conçu une intervention métacognitive pour compenser des troubles dysexécutifs de longue date, particulièrement ceux de planification. Les troubles de la planification sont une constituante centrale du TDA/H et sont invalidants pour la réalisation d’une variété d’activités de la vie quotidienne.
Nous avons évalué l’efficacité de notre intervention sur plusieurs concepts : principalement, la planification, les dysfonctionnements fonctionnels liés au TDA/H et la qualité de vie perçue. Pour ce faire, différentes évaluations ont été complétées par notre patiente et une tâche de cuisine a été réalisée à plusieurs reprises afin d’obtenir une mesure écologique de la planification. Les différentes autoévaluations et mesures ont été analysées sous le format de lignes de base multiples et ont été comparées avant et après l’intervention.
Les résultats de notre analyse de cas ont démontré des effets tout-à-fait significatifs de l’intervention à plusieurs égards. Avant toute chose, nous avons constaté une diminution des erreurs commises dans la recette la plus difficile et dans la planification d’une autre tâche écologique. Ensuite, un ensemble d’autoévaluations ont démontré une amélioration des dysfonctionnements exécutifs perçus et un amoindrissement de leur impact dans la vie quotidienne. La mesure de qualité de vie a également révélé que notre patiente s’est significativement rapprochée de différents objectifs qu’elle avait établis personnellement. Si des difficultés cognitives et fonctionnelles persistent après l’intervention, la patiente fait toutefois état d’un meilleur contrôle perçu sur ces dernières. Enfin, le test de copie de la figure de Rey et le test des Commissions n’ont mis en évidence aucune amélioration des capacités de planification. Ceci plaide très justement pour la nécessité d’inclure des évaluations écologiquement pertinentes lorsqu’il s’agit d’étudier les effets d’une intervention.
Du fait de la méthodologie de ce travail, il est nécessaire de multiplier les analyses de cas pour justifier d’autant mieux l’implémentation de stratégies métacognitives dans la compensation de troubles dysexécutifs persistants. |