Introduction : Les migraines et céphalées de tension font partie des maladies chroniques les plus fréquentes chez l’enfant et l’adolescent. Les estimations de prévalence indiquent que jusqu'à 10% des enfants âgés de 5 à 15 ans font l’expérience de maux de tête chroniques (Annequin, Dumas, Tourniaire, Massiou, 2000). Des études mettent en évidence le fait que celles-ci ont un impact conséquent sur la qualité de la vie de l’enfant (Powers, Patton, Hommel & Hershey, 2004). Bien que l’approche pharmacologique ait montré son efficacité (Damen, et al., 2005 ; Silver, Gano, & Gerretsen, 2008), les guidelines fondées sur des preuves empiriques en viennent souvent à la conclusion que les interventions médicales isolées ne conduisent pas à une réduction suffisante de la douleur. Une attention particulière a donc été apportée aux interventions non pharmacologiques (Eccleston, Palermo, Williams et al., 2012 ; Trautmann, & Lackschewitz, Kroner-Herwig, 2006).
Objectif : L’objectif premier de cette étude est d’investiguer l’efficacité d’une technique de relaxation entraînée par réalité virtuelle dans la gestion des maux de tête pédiatriques. Plus spécifiquement, il s’agit d’évaluer la pertinence d’une technique de relaxation entraînée par réalité virtuelle dans la gestion des maux de tête, ainsi que dans le changement de cognitions impliquées dans l’ajustement à la douleur telles que la catastrophisation de la douleur.
Méthodologie : Notre échantillon (N = 19) a été réparti de manière aléatoire au sein des deux groupes. Notre étude a adopté un design longitudinal : les participants ont été évalués via des questionnaires avant l’intervention, après l’intervention et 2 mois plus tard pour le groupe expérimental. Pour le groupe contrôle, les participants ont été évalués 5 mois avant l’intervention et quelques semaines avant celle-ci. L’intervention était individuelle et se passait une fois par semaine pendant 8 semaines. Chaque séance durait entre 45-60 minutes.
Résultats : L’apprentissage de la respiration abdominale en réalité virtuelle a permis une diminution de la fréquence des migraines chez les enfants et ils sont moins limités dans leurs activités. Les différences n’étaient pas significatives pour la catastrophisation de la douleur et la qualité de vie, mais nous avons pu constater qualitativement une amélioration de celles-ci.
Conclusion : Ce mémoire a contribué à montrer qu’une technique de relaxation en réalité virtuelle associée au biofeedback pourrait être un outil adéquat dans la gestion des maux de tête pédiatriques. Néanmoins, des études avec plus de participants sont nécessaires pour répliquer et vérifier ces résultats. |