Claire Doyère Master thesis
 
Exploration des habiletés visuo-spatiales chez les enfants dyscalculiques 

Supervisor Attout Lucie  
Evaluator Libioul Valérie
Evaluator Vossius Line

    La dyscalculie fait partie des troubles des apprentissages, tout comme la dyslexie, mais reste encore peu connue. Pourtant, ce trouble touche 3 à 6 % des enfants et se traduit par une difficulté dans les habiletés numériques. Cette atteinte révèle un profil multi-varié de ces enfants, et de fait, l'existence de nombreuses hypothèses étiologiques traduit cette hétérogénéité comportementale et cognitive. En effet, la littérature actuelle explique la présence d'une dyscalculie via l'existence de facteurs biologiques, neurologiques et/ou cognitifs. Ce dernier facteur démontre notamment des troubles cognitifs spécifiques tels qu'un déficit d'accès aux symboles numériques. Ou bien des troubles cognitifs généraux, tels que les gnosies, l'inhibition et la sensibilité à l'interférence, la mémoire de travail, l'attention ou encore les capacités visuo-spatiales. De plus en plus de recherches mettent en lumière l'impact des compétences visuo-spatiales sur le développement arithmétique. Dans cette étude, nous examinons le paradigme inverse ; nous voulons savoir si les dyscalculiques présentent systématiquement une atteinte des habiletés visuo-spatiales. Cette approche de la dyscalculie est encore peu examinée à ce jour, en effet, nous n'avons recensé qu'une seule étude dans ce domaine. Ainsi, notre but est d'enrichir les connaissances sur le profil de ces enfants afin d'affiner leur rééducation. Pour réaliser notre étude, nous avons testés 18 enfants dyscalculiques et 18 enfants contrôles, appariés en niveau scolaire, en latéralité et aux scores du niveau verbal réceptif. Ces enfants sont évalués avec des tâches investiguant le domaine numérique via des tests de fluence mathématique et d'estimation numérique. Ils sont surtout évalués dans le domaine spatial : habiletés visuo-perceptives, visuo-spatiales et visuo-constructives, mais aussi dans le domaine mnésique et attentionnel avec la mémoire de travail et la mémoire de long terme visuo-spatiale et l'attention spatiale. Les résultats de cette investigation révèlent que les enfants dyscalculiques présentent davantage de difficulté dans la réalisation de tâches mathématiques (fluence). Toutefois, ils affichent des performances similaires aux contrôles dans les tâches d'estimation numérique. Au niveau spatial, des difficultés dans les habiletés visuo-perceptives et visuo-spatiales sont relevées chez les dyscalculiques. Tandis qu'ils n'en manifestent pas dans la tâches visuo-constructive et attentionnelle. Au niveau mnésique, les participants dyscalculiques présentent de moins bonnes compétences d'encodage que les enfants contrôles, que ce soit dans une tâche séquentielle ou simultanée. De plus, la présentation structurée des items permet un meilleur encodage pour les deux groupes. Concernant la mémorisation à long terme, les participants dyscalculiques sont capables d'apprendre un pattern visuo-spatial mais pas un pattern visuo-spatial séquentiel. Ce bilan permet d'apporter des informations supplémentaires concernant le profil de ces enfants, et notamment le fait que les dyscalculiques présentent des profils variés dans l'atteinte de leurs compétences visuo-spatiales. 

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