Aurélie Gillot Master thesis
 
Étude de cas : Mesure de l’efficacité de la méthode Astudillo dans le cadre de la prise en charge logopédique pour féminisation vocale 

Supervisor Morsomme Dominique  
Evaluator Warnier Morgane
Evaluator Scantamburlo Gabrielle

    Depuis plusieurs années, un nombre croissant de demandes de prise en charge en féminisation vocale est observé. Ces demandes émanent notamment de femmes transgenres désireuses de faire correspondre leurs caractéristiques vocales à leur identité de genre. Parmi les traitements possibles, la logopédie propose un entrainement vocal se basant sur les différences acoustiques et prosodiques qui caractérisent les voix féminines et masculines. La Méthode Astudillo intègre ces principes et propose un travail ciblé sur certains éléments prosodiques tels que le rythme, le débit, l’allongement des voyelles et l’intonation (Astudillo, 2019). Si de nombreux témoignages mettent en évidence la satisfaction des femmes transgenres ayant été prises en charge par Mariela Astudillo, l’efficacité de cette méthode n’a jusqu’à présent pas été éprouvée sur le plan scientifique. La présente étude porte sur le cas unique d’une participante transgenre de 34 ans ayant bénéficié de 9 séances de prise en charge prodiguées par Mariela Astudillo. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’efficacité de la Méthode Astudillo via des mesures acoustiques et prosodiques relevées à différents moments de la prise en charge. Sur le plan acoustique, nos résultats montrent une augmentation significative de la fo, tant sur voyelle tenue que sur parole continue. Par contre, aucun changement n’a pu être mesuré au niveau des fR et de l’étendue vocale. Au niveau prosodique, l’outil Prosogram (Mertens, 2004) a permis de mesurer une augmentation significative de l’intonation et de la variabilité mélodique, mais pas au niveau de la proportion de pauses, ni de la longueur des voyelles. Le second objectif de cette étude a pour objet d’évaluer l’éventuelle présence d’un phénomène de convergence entre la participante et sa thérapeute, phénomène décrit comme étant une adaptation spontanée de la voix à celle de son interlocuteur (Pardo, 2013). Dans le cadre de cette étude, nous n’avons pas mesuré de lien significatif entre les caractéristiques prosodiques évaluées chez la participante et chez sa thérapeute, ce peu importe la séance enregistrée. La méthodologie utilisée et l’importante variabilité du phénomène de convergence peuvent expliquer les résultats obtenus. Outre ces données contrastées, nous observons sur le plan subjectif une satisfaction vocale accrue en fin de traitement. 

Back to list...