L’objectif de cette étude était d’apporter des données sur le phénomène du déjà-vu chez les
enfants et déterminer les facteurs démographiques influençant la probabilité d’apparition du
phénomène. Un second objectif était de déterminer si l’apparition des premiers déjà-vu
concordait avec l’apparition de l’utilisation des critères seuils de décision et des heuristiques
métacognitives comme outils de jugement lors de décisions mnésiques. Pour ce faire, nous
avons recruté des enfants âgés de 7 à 10 ans en récoltant des données anamnestiques ainsi
que leur connaissance et leur rapport avec le phénomène du déjà-vu. Ensuite, durant les deux
premières semaines de déconfinement suite à la pandémie de Covid19, nous avons récolté
deux fois par semaine les déjà-vu expérimentés en direct chez nos participants, via une
enquête en ligne. Ces données ont été mises en relation avec les variables démographiques.
Les résultats ont permis de confirmer que, dès l’âge de 7 ans, les enfants sont capables de
rapporter des déjà-vu (rétrospectifs et en direct). Nos données ont permis de soutenir et
confirmer l’influence de la fréquence de voyage à l’étranger sur la fréquence de déjà-vu
rétrospectifs auto-rapportés. Enfin, nous avons obtenu un résultat surprenant et opposé à ce
qui était déterminé dans la littérature. En effet, les analyses ont mis en évidence une relation
positive entre la fréquence de déjà-vu et l’avancée en âge. Ce résultat a été interprété
prudemment et quelques hypothèses explicatives ont été avancées. Cette étude a permis de
confirmer le lien entre l’utilisation du critère seuil de décision et des heuristiques
métacognitives et l’apparition du déjà-vu ainsi que l’influence de la fréquence de voyage à
l’étranger sur celui-ci. Enfin, le mécanisme d’apparition du phénomène de déjà-vu contient
encore beaucoup de mystères et de questionnements. Toutefois, il semblerait que le point de
vue métacognitif apporté dans ce travail amène à un début de réponse pour les enfants et
indirectement pour les adultes. |