Ce mémoire avait pour objectif de contribuer à l'avancement de la recherche sur le
harcèlement scolaire en comparant le degré d’efficacité de l'approche systémique et
stratégique développée par les centres «Chagrin Scolaire», avec d'autres modes de prises en
charge dans les établissements scolaires et leur réseau d'aide.
Pour mener à bien notre projet nous avons recruté un total de douze élèves. Parmi ces élèves,
six ont bénéficié de la prise en charge par un professionnel de l'équipe «Chagrin Scolaire» et
les six autres ont bénéficié d'une prise en charge par les établissements scolaires et leur réseau
d'aide (AMO, PMS, médiatrice scolaire). Pour évaluer l'efficacité de ces différentes méthodes,
nous avons confectionné un questionnaire reprenant des questions que nous avons créé ainsi
que des échelles établies : une échelle d'estime de soi (Rosenberg, 1965), un échelle de
victimisation (Galand et Hospel, 2011) et une échelle d'acceptation par les pairs (Galand,
Dernoncourt et Mirzabekiantz, 2009).
Nos résultats ont mis en évidence que la méthode «Chagrin Scolaire» diminue
significativement la souffrance perçue et réduit l'importance que le jeune accorde à son
problème en comparaison avec d'autres approches. Cependant, les analyses ne vont pas en
faveur de la méthode «Chagrin Scolaire» concernant l'augmentation de l'estime de soi et la
diminution du sentiment de victimisation. En effet, quelle que soit la prise en charge, il
semble que ces deux variables ont évolué de manière relativement homogène. Selon nos
analyses et observations, les victimes prises en charge par un membre de l'équipe «Chagrin
Scolaire» semblent être davantage acceptées par leurs pairs après l'intervention, en
comparaison avec les jeunes ayant bénéficié de l'intervention de la catégorie «autres».
L'acceptation du jeune par ses pairs est un facteur important qui agit sur de nombreuses
variables tels que le sentiment de victimisation, le degré de souffrance ainsi que la perception
que les jeunes ont de leur problème.
L'ensemble de ces résultats confirme notre hypothèse principale selon laquelle l'approche
systémique et stratégique développée par les centres «Chagrin Scolaire» se révèle plus
efficace en comparaison avec les autres approches. Cette étude démontre que le plus
important pour les victimes de harcèlement n'est pas qu'ils ne subissent plus jamais
d'intimidation mais qu'ils souffrent moins et ne perçoivent plus ces actes comme un problème
parce qu'ils sont outillés pour y faire face. |