Louis Hody Master thesis
 
Compensation ou régression de l’héminégligence ? Les symptômes résiduels à ne pas négliger 

Supervisor Wansard Murielle  
Evaluator Bastin Christine
Evaluator Demoulin Valentine

    La négligence spatiale unilatérale (NSU), observée le plus souvent suite à une lésion hémisphérique droite, se traduit principalement par un biais comportemental associé à une perte de conscience de l’espace situé du côté opposé à la lésion cérébrale (Driver & Vuilleumier, 2001 ; Heilman, Watson, & Valenstein, 1985). Dans la majorité des cas, les signes de NSU régressent spontanément après quelques semaines, voire quelques mois (Stone, Patel, Greenwood, & Halligan, 1992). Néanmoins, il apparaît que, même chez les patients ayant bien récupéré, des déficits discrets peuvent persister dans des situations plus complexes. La sensibilité des tests « papier-crayon » pour détecter la présence d’une NSU légère est cependant remise en doute (Azouvi et al., 2006). La récupération de la NSU observée sur ces épreuves pourrait refléter le développement de stratégies de compensation plutôt que la régression per se du déficit (Bonato & Deouell, 2013). Dans la même foulée que les études de Bonato et collègues (2010, 2012a, 2013), l’objectif de ce mémoire est également de voir si les symptômes de la NSU réapparaissent lorsque l’on place le patient dans des conditions qui ne lui permettent plus de compenser ses déficits. Nous nous sommes aussi intéressé aux profils cognitifs des patients, en soulignant l’importance de l’influence des stratégies utilisées, ainsi que des troubles associés. Dans les études précédentes, on observe que l’introduction d’une tâche interférente a eu pour effet d’altérer la conscience des cibles situées du côté opposé à la lésion cérébrale ; les patients démontrant ainsi des signes résiduels de négligence visuelle qui ne sont plus mis en évidence sur les tests « papier crayon» utilisés pour diagnostiquer l’héminégligence. Pour démontrer cette hypothèse, un paradigme de double-tâche similaire à celui de Bonato et al. (2010), et deux tests papier-crayon classique à réaliser avec une seconde tâche interférente ont été administrés aux sujets. Cependant, les résultats obtenus dans ce mémoire ne peuvent confirmer aucune des hypothèses de notre recherche. La taille de l’échantillon semble constituer la limite la plus importante de cette recherche étant donné qu’aucune inférence n’a pu être faite entre l’échantillon et la population générale. Certaines données récoltées nous ont toutefois permis d’émettre quelques hypothèses favorables à l’idée que les patients souffrent de symptômes chroniques qu’il est possible de faire ressurgir via l’implémentation d’une condition de double-tâche. Dans le futur, il serait intéressant que davantage de recherches soient menées afin d’en apprendre plus sur les symptômes résiduels de la NSU et sur l’efficacité de l’utilisation d’un paradigme de double-tâche informatisé dans la prise en charge des patients NSU. 

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