Nathan Leroy Master thesis
 
Etude de l'influence de la segmentation et de la durée des événements sur la compression temporelle en mémoire épisodique 

Supervisor D'argembeau Arnaud  
Evaluator Schmidt Christina
Evaluator Della Libera Clara

    Se remémorer un événement personnellement vécu prend moins de temps que la durée originale et réelle de cet événement, c’est ce que l’on appelle la compression temporelle en mémoire épisodique (Jeunehomme et al., 2018). Récemment, différents travaux ont mis en évidence que la compression temporelle des événements varie en fonction de leur durée et de la quantité d’ « event boundaries » (des moments perçus par la majorité des personnes comme représentant la fin d’un sous-évènement et le début d’un autre) qu’ils contiennent (Bonasia et al., 2016; Jeunehomme & D’Argembeau, 2020; Kurby & Zacks, 2008; Wang & Gennari, 2019). Malgré un nombre croissant d’investigations, le rôle joué par chacune de ces deux caractéristiques des événements dans le phénomène de compression temporelle est encore peu clair. Un certain nombre de travaux laissent entendre que la perception des EBs au sein d’un événement initie la création des unités composant la représentation en mémoire épisodique de son déroulement (Bird, 2020; Brunec et al., 2018; D’Argembeau, 2020; Radvansky, 2017). D’autres suggèrent l’ampleur de la compression temporelle observée lors du rappel d’un événement dépend de la proportion de son déroulement effectivement représentée en mémoire par ces unités (Jeunehomme & D’Argembeau, 2020). Pris ensembles, ces éléments suggèrent que les effets de la durée et de la quantité d’EBs précédemment observés pourraient s’expliquer par le fait que l’importance de cette proportion dépende du rapport entre la quantité d’EBs que comprend l’événement et sa durée. Afin de mettre à l’épreuve cette conception, nous avons mené une expérience durant laquelle les participants étaient amenés à se remémorer mentalement puis oralement une série de courtes vidéos montrant des personnes réalisant des activités de la vie quotidienne. Ces vidéos se différenciaient les unes des autres par leur durée et par le nombre d’EBs qu’elles contenaient (selon un plan factoriel). Dans l’ensemble, nos résultats vont dans le sens de la conception selon laquelle la segmenta-tion (le nombre d’EBs par unité de temps) d’un événement influence la compression tempo-relle de ce dernier, et ce de par son impact sur la proportion de son déroulement effectivement remémoré. Toutefois, nos données mettent en avant que des événements présentant une seg-mentation similaire peuvent être rejoués mentalement de manière plus ou moins comprimée en fonction de leur durée. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la vitesse à laquelle un événe-ment est simulée mentalement est modulée en fonction non seulement de ses caractéristiques structurelles mais également de sa durée. 

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