Au cours de ces dernières décennies, la pratique vétérinaire a connu d’importants changements : plus précisément, le lien entre les hommes et les animaux semble avoir évolué. Par conséquent, il est attendu des vétérinaires qu’ils fournissent des soins empathiques aux besoins émotionnels de leurs clients, en plus de fournir des soins physiques à leurs patients (Polachek & Wallace, 2018). Bien que les interactions entre le vétérinaire et le patient animal puissent être très enrichissantes, elles peuvent également s’avérer être émotionnellement exigeantes (Polachek & Wallace, 2018). De plus, la qualité de vie professionnelle des travailleurs qui prodiguent des soins a également suscité un intérêt croissant (Stamm, 2010).
En lien avec ces différentes évolutions, l’objectif de cette recherche est d’investiguer les risques psychosociaux que les vétérinaires belges sont susceptibles de rencontrer dans le cadre de l’exercice de leur métier. Nous nous sommes concentrés sur la compassion qui peut les affecter à la fois positivement et négativement mais aussi sur l’épuisement professionnel et l’environnement de travail qui peut être source de stress. Nous avons émis l’hypothèse suivante : l’environnement de travail stressant est positivement lié à la fatigue de compassion, qui est elle-même négativement liée à la satisfaction de compassion, qui est elle-même négativement liée à l’épuisement professionnel. Cette hypothèse implique de tester les effets médiateurs de la fatigue de compassion et de la satisfaction de compassion. Nous postulons que ces deux concepts médient l’effet de l’environnement de travail stressant sur l’épuisement professionnel.
Notre étude a été menée par le biais d’un questionnaire en ligne et a recueilli 208 participants. Pour obtenir les résultats statistiques de nos données, nous avons effectué des analyses via le logiciel Statistical Package for the Social Sciences (SPSS). De plus, pour estimer les effets directs et indirects des médiations, nous nous sommes aidés de la macro « Process » qui a été créée et développée par Hayes en 2013 (cité dans Bolin, 2014).
En conclusion, nos résultats confirment notre hypothèse. Notons également qu’au sein au sein de notre échantillon de vétérinaires, les niveaux d’épuisement professionnel, de fatigue de compassion et de satisfaction de compassion n’ont rien d’alarmant. Quant au stress généré par l’environnement de travail, il est considéré comme étant « parfois source de stress » pour certaines dimensions et comme étant « toujours source de stress » pour d’autres. |