La toxicomanie à l’éthanol est un phénomène courant dans nos sociétés. L’alcool éthylique étant profondément inscrit dans les mœurs populaires, il n’est pas forcément considéré comme une drogue alors que sa consommation à court et à long terme est néfaste. L’individu qui le consomme peut rapidement se laisser entrainer dans le cercle vicieux de la dépendance. La présente étude s’est particulièrement centrée sur un effet de la dépendance physique, la sensibilisation locomotrice, qui découle des neuroadaptations du système nerveux central induites en réponse à une exposition chronique. Étudier ce phénomène nous amène à investiguer les méthodes qui permettront, nous l’espérons, de contrer son développement, son expression et sa réexpression à long terme. Ainsi, nous avons mis en place deux protocoles d’études chez des souris DBA/2J et Swiss dans le but d’évaluer les effets préventifs d’un enrichissement physique et d’un enrichissement social sur les propriétés toxicomanogènes de l’éthanol.
L’impact des conditions d’hébergement sur plusieurs effets des drogues a largement été étudié, cependant on trouve peu de littérature sur les propriétés de l’enrichissement, qu’il soit physique ou social, sur les effets de la dépendance physique à l’éthanol. Par conséquent, notre objectif était d’investiguer ses propriétés préventives. Nous avons émis les hypothèses que la réactivité locomotrice aigue à l’éthanol et que la sensibilisation seraient plus marquées chez les souris ayant été hébergées sans enrichissement physique ou social alors qu’elles seraient moindres chez les souris ayant bénéficié d’une activité physique régulière ou de la présence de congénères. Nous nous sommes également attendus à ce qu’après une période de deux semaines sans injections, la sensibilisation se réexprime mais de manière moindre chez les souris ayant bénéficié d’un enrichissement physique ou social durant leur développement.
Nos principaux résultats ont montré que seules les souris « Sans roue » (étude 1) et les souris « Paired » (étude 2) ont développé une sensibilisation. Cependant, dans nos deux études, nos analyses n’ont décelé aucun effet de la condition d’hébergement sur la réactivité aigue, l’acquisition, l’expression et la réexpression de la sensibilisation. Nos résultats ne nous permettent donc pas de confirmer nos hypothèses sur les effets préventifs de l’enrichissement physique et social sur les propriétés toxicomanogènes de l’éthanol. |