Nous vivons en permanence dans un monde rempli de stéréotypes de genre. Ils se trouvent partout : dans notre vie privée, au travail, dans la publicité, à l'école,... Que ce soit dans des paroles, dans des actions ou dans des choix, ils sont bien présents et à tous les niveaux. Toutes ces remarques ou comportements, bien qu'inconscients pour la plupart, résultent d'une séparation quasi parfaite entre les filles et les garçons dans la cour de récréation, les classes, les cours de sport, les groupes d'amis,...
La problématique ne s'arrête pas là puisque dans l'enseignement secondaire, c'est au niveau de l'orientation dans les filières et les options que se marquent le plus les différences de genre. En général ou en qualification, les filles dominent les options d'arts, les sciences sociales, l'histoire, le latin et le grec et se dirigent péniblement dans les options plus scientifiques/mathématiques. Après avoir quitté le cadre scolaire, c'est dans le milieu du travail où continue de se jouer ce rapport inégal.
Duru-Bellat (2010) explique, que depuis l'enfance, nous sommes conditionné en partie à cause de notre éducation, à nous conformer à des comportements et des schémas de pensée suivant notre sexe biologique féminin ou masculin. L'école, quant à elle, qui se veut neutre et n'accepte aucune discrimination, traite différemment les élèves dans la salle de classe qu'il soit un garçon ou une fille. Nos élèves, malgré eux et tous les jours, reçoivent une quantité d'informations biaisés.
Cependant, nous pouvons voir que ce débat continue de faire parler de lui et que l'enseignement Belge essaye de lutter contre ces discriminations. En effet, en 2015, le ministère en l'enseignement lance le Pacte pour un Enseignement d'excellence visant à réformer à grande échelle tout l'enseignement. Un des points s'intitule : Lutter contre les inégalités liées au genre .
Ayant en tête toutes ces répercutions et dans le cadre de ce mémoire, l'objectif serait d'essayer de sensibiliser des enfants de 5/6ème année à ce sujet par la lecture et l'analyse avec leur enseignant(e) d'un album traitant de l'égalité des genres grâce à un cercle de lecture. De fait, la littérature de jeunesse (bien que non exemptée de stéréotypes) pourrait être une porte d'entrée à ce travail. De plus, analyser les albums avec comme stratégie d'enseignement le cercle de lecture permettrait aux élèves de s'exercer aux quatre processus de compréhension de lecture (définis par l'étude PIRLS) d'un texte. Compétences qui sont non acquises ou très peu maîtrisées par nos élèves de primaire.
De plus, nous aimerions, toujours dans le cadre d'un cercle de lecture, interroger un enseignant sur ses pratiques afin de voir s'il est conscient de toutes ces discriminations qui se cachent à l'école.
Ces recherches apporteraient des informations supplémentaires sur l'évolution de stéréotypes de genre que pourraient (ou non) avoir des enfants en primaire. Elles permettraient de savoir si le débat et l'analyse d'albums sont une ouverture pour réduire leur intensité et si les enseignants en sont conscients.
Ce travail sera séparé en deux temps. Dans la première partie, nous réaliserons une revue de la littérature actuelle où nous aborderons tous les thèmes abordés tels que les stéréotypes de genre (et ce qu'ils entrainent dans le monde de l'éducation), le rôle de l'école, la littérature de jeunesse.
Dans la deuxième partie, nous expliqueront nos deux questions de recherche et les hypothèses et méthodologies qui en découlent. |