Maurine Salmon Master thesis
 
Etude de l’imagination d’événements futurs personnels dans un contexte de confinement 

Supervisor D'argembeau Arnaud  
Evaluator Blairy Sylvie
Evaluator Willems Sylvie

    Au cours des dernières décennies, un intérêt croissant s'est porté sur l'étude de la projection de soi dans le futur. Récemment, les chercheurs se sont penchés sur un sentiment cognitif spécifique, la croyance en l'occurrence. Ce sentiment, lorsqu'il est dirigé vers des événements futurs personnels correspond au jugement de la probabilité que l'événement spécifique imaginé se produise dans notre futur personnel (Scoboria et al., 2015). La dernière étude sur la croyance en l’occurrence d’événements personnels futurs est celle de D’Argembeau et Garci Jimenez (sous presse). Elle mène à réfléchir sur la validité du jugement créé à travers la croyance en l’occurrence. En d’autres termes, elle questionne la validité prédictive de la croyance en l’occurrence. La validité prédictive de ce concept est d’une haute importance car c’est sur celle-ci que repose l’utilité même de la croyance en l’occurrence. Les résultats ont révélé que la croyance en l’occurrence était un bon prédicteur de l’occurrence réelle des événements futurs. Le projet de ce mémoire est tout d’abord de répliquer cette dernière étude, en particulier, la seconde expérience qui a servi à étudier la validité prédictive de la croyance en l’occurrence pour des événements proches dans le temps. Une semaine séparait la première de la seconde session lors de la seconde expérience. Plus précisément, ce projet est une réplication partielle de l’étude précédente car elle prend forme dans un contexte tout à fait différent. Celui du confinement belge qui fait suite à la crise du Covid-19. Le confinement a créé un climat d’incertitude, d’isolement social qui peut avoir impacté notre perception de nous-mêmes dans le futur et le sentiment de croyance en l’occurrence. Objectifs : Cette recherche a pour desseins (1) de répliquer une récente étude sur la valeur prédictive de la croyance en l’occurrence dans le contexte du confinement ; (2) de comparer la représentation d’événements spécifiques personnels avant le confinement et pendant le confinement ; (3) de comprendre si la perception d’événements futurs importants ou liés aux objectifs est associé à un état anxieux et dépressif moins important. Participants : L’échantillon est composé de 41 volontaires âgés de 18 à 33 ans (M = 23,55 ans et ET = 3,37). Méthodologie : L’étude se déroule en deux sessions distinctes espacées d’une semaine. Lors de la première session, le participant a sélectionné 7 événements spécifiques personnels et futurs, soit un événement pour chaque jour de la semaine. Ensuite, chaque événement était repris un à un afin d’être détaillé et évalué sur une échelle de représentation des événements. Une semaine plus tard, avait lieu la seconde session. Il était demandé au participant si les événements imaginés s’étaient effectivement produits au cours de la semaine écoulée. Si oui, le participant rapportait la date de l’occurrence et l’événement tel qu’il a été vécu était détaillé. Dans le cas contraire, le participant devait communiquer les (ou la) raison(s) pour lesquelles/laquelle l’événement ne s’était pas produit. L’étude se terminait par la complétion d’un questionnaire en ligne concernant le confinement et le Covid-19. Résultats : Les résultats indiquent que la C.O. prédit significativement l’occurrence réelle des événements futurs personnels. En second lieu, les données ont montré que le modèle prédisant le mieux la C.O. englobe la variable « qualité de l’imagerie mentale », « facilité d’imagination » et « planification de l’événement ». Troisièmement, les analyses dévoilent une différence significative avant et pendant le confinement dans l’évaluation de la qualité de l’imagerie mentale, le lien avec les connaissances autobiographiques, l’importance perçue ainsi que le lien perçu avec les objectifs personnels et la perception de l’événement comme dépendant de soi-même. Pour conclure, la perception d’événements futurs personnels plus importants ou liés aux objectifs n’était pas associée à un moindre état anxieux et dépressif. Conclusions : La C.O. conserve une bonne valeur prédictive pendant le confinement. Cependant, l’importance perçue des événements n’est plus une variable prédictive significative dans le modèle de la C.O.. Cela pourrait signifier que les connaissances autobiographiques ne sont plus utilisées de la même manière pendant le confinement. Enfin, la représentation des événements avant et pendant le confinement diffère de manière significative sur différentes variables à l’exception de la croyance en l’occurrence illustrant l’impact du contexte. Ces résultats pourraient également souligner la nécessité de sélectionner parmi les événements possibles ceux qui auront le plus de probabilité de se produire et dès lors d’avoir une haute C.O. pour certains événements. Et ce, en dépit du peu d’éléments disponibles pour fonder sa C.O.. 

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