Emma Chaperon Master thesis
 
Création d’un outil d’évaluation permettant le diagnostic différentiel de la dysarthrie et de l’anarthrie 

Supervisor Majerus Steve  
Evaluator Morsomme Dominique
Evaluator Wiot Nathalie

    Les déficits langagiers résultant d’une atteinte neurologique peuvent prendre plusieurs formes. Parmi eux, il est possible d’observer des troubles moteurs de la parole qui, eux-mêmes, peuvent se présenter sous la forme de deux pathologies distinctes : la dysarthrie et l’anarthrie. Ces deux troubles peuvent être similaires sur le plan clinique (Duffy, 2012) mais sont causés par des atteintes différentes. D’un côté, l’anarthrie, également appelée apraxie de la parole, est la conséquence d’un trouble de la programmation motrice alors que la dysarthrie résulte d’un trouble de l’exécution des gestes moteurs (Auzou et al., 2017 ; Enderby, 2013). Actuellement, il n’y a pas réellement d’outil francophone permettant de proposer un diagnostic différentiel efficace. En effet, les batteries d’évaluation existantes sont optimisées pour le diagnostic de la dysarthrie mais ne permettent pas de déterminer de manière fiable et rapide la présence ou l’absence d’une apraxie de la parole. L’objectif de ce mémoire est donc double : proposer un outil qui soit adapté à cette problématique mais également qui soit rapide et facile à administrer pour s’adapter au mieux à la pratique clinique. Pour mener à bien notre projet, nous avons parcouru la littérature scientifique afin de sélectionner les tests les plus adaptés à notre recherche et qui pourraient compléter ceux proposé dans le mémoire de Pimpanini (2019). Ainsi, notre investigation nous a mené à créer un outil qui se compose de 7 tâches : un test de langage spontané, de répétition de non-mots, de langage descriptif, de lecture, de répétition de triplets, de langage automatique et de praxies bucco-linguo-faciales. Par la suite, nous avons expérimenté ce protocole à un groupe de sujets contrôle puis à 2 participants présentant une dysarthrie ainsi qu’à deux autres susceptibles de présenter une anarthrie. L’administration de notre protocole nous a permis de mettre en évidence les points forts mais également les limites de notre outil. En effet, il s’est montré relativement efficace pour fournir un diagnostic. Toutefois, certaines améliorations pourraient être réalisées de manière à obtenir un outil encore plus performant. En conclusion, les résultats obtenus sont positifs et encourageants pour la suite de la recherche. La création de normes ainsi que les modifications proposées permettront à l’avenir d’obtenir un outil d’évaluation spécifique et sensible pour le diagnostic des troubles moteurs de la parole. Cela permettra donc aux cliniciens de sélectionner la rééducation la plus adaptée au profil du patient. 

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