L’adolescence constitue un processus clé dans l’exploration identitaire. Pour les adolescents de parents migrants, les enjeux identitaires sont davantage complexifiés par le questionnement autour de l’appartenance à deux mondes parfois distants : la culture d’origine familiale et la société où ils grandissent. Nous abordons la question de la construction identitaire chez les filles de la deuxième génération maghrébine en France et en Belgique. Dans leur processus d’individuation et séparation de la famille, le désir d’affiliation avec le monde français peut se heurter de manière violente avec les normes culturelles imposées par la famille. Si certaines adolescentes de la deuxième génération migratoire parviennent à créer des stratégies identitaires afin de concilier les deux cultures, d’autres craignent d’attaquer leurs parents si elles transgressent les normes familiales.
Nous nous demandons comment la transmission transgénérationnelle et la double appartenance culturelle se répercutent sur la construction identitaire de ces filles. De même, nous explorons le lien entre l’histoire familiale et les choix vocationnelles chez les filles de la deuxième génération migratoire. Au niveau méthodologique, notre mémoire théorique se base sur l’analyse des récits de vie et des protocoles de TAT issus de la littérature scientifique. |