Objectif : Ce mémoire a pour objectif principal de contribuer à l’avancement de la recherche
sur les influences que peuvent avoir les relations précoces sur les enfants. Plus précisément,
nous souhaitions évaluer l’impact de l’attachement sur la perception d’une menace sur une
population d’enfants d’âge scolaire.
Méthodologie : Afin de mener cette étude, nous avons recruté 29 enfants « tout-venant » âgés
de 8 à 12 ans. Lors de nos rencontres avec les enfants, nous leur faisions passer deux
questionnaires : un évaluant la sécurité de l’attachement (échelle de sécurité des perceptions
d’attachement au père et à la mère, Bacro & al. 2011) et un évaluant la perception d’une menace
(le « threat perception indice », Muris & al. 2000. Ce dernier permet d’observer la rapidité, la
fréquence à laquelle une menace peut être perçue dans une situation ambigüe, mais également
la gravité de la menace et le ressenti d’émotions négatives face à cette potentielle menace.
Résultats : Statistiquement parlant, les enfants insécures ne percevraient pas différemment une
situation menaçante et ne ressentiraient pas plus d’émotions négatives que les enfants
sécures. Néanmoins, nous avons observé quelques tendances qui ont été nuancées par l’analyse qualitative des résultats. Ce que nous avons émis en évidence ne sont que de simples
suppositions étant donné que nos statistiques ne sont pas significatives. Nous avons remarqué
que parmi les enfants sécures certains percevraient une menace plus rapidement, avec une plus
grande fréquence, évalueraient cette menace comme plus importante et ressentiraient plus
d’émotions négatives que les enfants sécures. Cependant, d’autres enfants insécures
présenteraient des résultats opposés. Par conséquent nous pensons que la sécurité d’attachement influencerait la perception d’une menace, mais également que des différences au sein des insécures pourraient se faire remarquer. Nous pensons, de par la littérature, que ces différences pourraient être expliquées par des profils d’attachement différents : insécure ambivalent ou évitant. Malheureusement notre outil évaluant la sécurité de l’attachement ne permet pas de classifier les enfants dans un profil. Par ailleurs nos analyses supplémentaires ont montré que le genre et les évènements marquants vécus par les enfants ont une influence sur la perception d’une menace.
En conclusion : Les résultats obtenus soulignent l’importance de répliquer ce genre d’étude
sur une population plus important avec des outils plus adéquats. La poursuite de ces résultats
nous semble pertinente afin de créer un modèle reprenant les facteurs de risques et de résiliences dans l’apparition de biais attentionnels envers une menace chez les enfants. Le développement d'un modèle pourrait constituer des pistes de prise en charge pour les enfants les plus à risques |