Julie Bednar Master thesis
 
Quelle-est l’influence de la procréation médicalement assistée sur le sentiment de compétence parentale dans une approche intégrative des niveaux de dépression et d’anxiété ? 

Supervisor Blavier Adelaïde  
Evaluator Fafchamps Marie
Evaluator Bourlet Monica

    OBJECTIF : L’objectif de ce mémoire est d’étudier l’influence de la procréation médicalement assistée sur le sentiment de compétence parentale (SCP) dans une approche multidimensionnelle incluant des hommes, des femmes, différents types de familles (hétéroparentales, homoparentales, monoparentales) mais également d’approcher les processus et facteurs en jeux dans la construction de leur SCP actuel, notamment au travers des liens avec l’anxiété et la dépression. MÉTHODOLOGIE : Nous avons diffusé une enquête en ligne composée d’un questionnaire sociodémographique, d’un questionnaire sur leur SCP(Questionnaire d'Auto-Evaluation de la Compétence Educative Parentale - QAECEP) et d’un questionnaire évaluant la dimension anxio-dépressive (Hospital Anxiety and Depression Scale - HADS). Ensuite, une partie des parents avec un historique de parcours de procréation médicalement assistée ont participé à un entretien semi-dirigé. RÉSULTATS : Les résultats obtenus montrent que les parents avec un historique de PMA ont une tendance à avoir un meilleur SCP que ceux qui ont conçus naturellement mais c’est surtout leur sentiment de satisfaction qui est plus élevé et pas leur sentiment d’efficacité. Au cours de nos analyse statistiques, nous n’avons pas retrouvé cette différence significative en étudiant séparément le cas du don de sperme ou de l’homoparentalité ou encore le type de PMA (FIV-IAC-stimulation). Il n’apparait également pas de différence significative chez ces parents en fonction du genre du parent ou de l’âge de l’enfant. Notre analyse qualitative montre que le SCP est influencé positivement par le parcours PMA pour environ la moitié des parents interrogés alors que l’autre moitié estime que ce parcours ne les a pas influencés. D’autres facteurs modulent leur SCP: le comportement et l’évolution de l’enfant, l’expérience acquise, les remarques et regards des autres, la santé de l’enfant, la relation avec les professionnels de santé, mais également pour certains l’éducation reçue, la vision de l’éducation au sein du couple, les relations familiales, les valeurs, le projet parental imaginé, l’âge de l’enfant, la vie professionnelle, les liens relationnels avec l’enfant ainsi que le besoin de reconnaissance de leur rôle parental. En outre, nos résultats statistiques montrent que ces parents présentent des niveaux de dépression plus faibles que les autres parents. Il n’y a pas de différence par contre concernant l’anxiété. Les parents interrogés estiment néanmoins être moins stressés, moins anxieux, mieux dans leur peau, plus positifs et plus épanouis. Notre enquête en ligne a également montré que, chez les parents du groupe PMA, les niveaux d’anxiété et de dépression impactent moins fortement leur SCP que les autres parents. CONCLUSION : L’ensemble de nos analyses nous ont surtout permis d’entrevoir que les modèles explicatifs connus du sentiment de compétence parentales n’englobent pas la complexité des processus et de leurs intrications par rapport à l’évolution du SCP chez les parents avec un parcours de PMA. En effet, il existe une dimension affective forte en lien avec l’attente et le désir de devenir parents ainsi qu’une grande motivation envers leur rôle parental rêvé, imaginé. Enfin, il semble également qu’un processus de résilience influencé par leurs capacités individuelles mais aussi le soutien relationnel des professionnels de santé, de la famille, du conjoint et des enfants eux-mêmes soit central à la concrétisation d’un bon sentiment de compétence parental. Cette recherche a été effectuée pendant la pandémie mondial du covid-19 principalement pendant la période de confinement. Les parents qui ont pu rester confinés avec leur famille et ne plus travailler ont vécu cette période très positivement renforçant même leur sentiment de compétence parental. A l’inverse, le seul parent travaillant dans le domaine médical, travaillant encore plus, a ressenti une répercussion négative sur sa vision de son rôle parental. Ceci semble donc conforter le besoin exprimé par beaucoup des parents : pouvoir bénéficier de plus de temps familial. Evidemment, cette recherche comporte des limitations et des recherches ultérieures seront nécessaires pour confirmer ces résultats dans des études de terrain longitudinales. 

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