Mémoire de Dora Marchal
 
Quelle influence peuvent avoir la vidéo-formation et le compagnonnage réflexif sur l'enseignement de la compréhension de l'écrit au second degré de l'enseignement secondaire ordinaire ? 

Promoteur Schillings Patricia  
Lecteur Fagnant Annick
Lecteur Neven Muriel

    Les enquêtes menées en compréhension de l’écrit en quatrième année de l’enseignement fondamental (PIRLS 2006, 2011 et 2016), et pour les élèves de quinze ans (PISA 2015-2017) ont montré un niveau relativement faible en Fédération Wallonie Bruxelles (FWB). Suite aux résultats de ces dernières années, une piste a été envisagée de travailler les textes d’envergure plus tôt. En effet, en FWB, il semble coutumier de commencer à travailler des textes simples et de vérifier la maîtrise des capacités le permettant, avant d’envisager d’aborder des textes de plus grande envergure ou plus résistants. La réciproque est sensiblement identique les premières années du secondaire où le travail sur des œuvres longues se raréfie à la faveur des œuvres courtes. Aussi, les élèves affichant des difficultés en lecture ne reçoivent pas de remédiations ou en s’ils en reçoivent, elles ne sont pas toujours adaptées à leurs difficultés. D’autre part, au regard de ce qui se pratique dans les pays anglosaxons, l’enseignement de la langue d’enseignement est inculqué également dans d’autres disciplines comme les sciences ou les sciences humaines. De cette observation, naît l’interrogation suivante : comment mettre en place un dispositif permettant d’aborder la langue d’enseignement dans les autres disciplines que cette dernière ? Un projet européen a élaboré cinq vidéoformations visant à favoriser l’apprentissage dans ces cours grâce à la lecture écriture, ainsi qu’en travaillant les compétences de compréhension de l’écrit. Ceci dans le but d’aider les élèves à lire plus efficacement pour acquérir et utiliser l’information. Il s’agirait donc d’aborder le travail de la compréhension de l’écrit via la vidéoformation vocabulaire et d’observer ses retombées. Autrement dit, comment développer et faire se maîtriser des compétences de compréhension à l’écrit relatives au cours d’histoire afin d’être plus à même d’acquérir et de communiquer l’information, à l’aide de la vidéo-formation vocabulaire présentée dans le projet européen ? Grâce à un compagnonnage réflexif, nous élaborerons en partenariat avec les enseignants volontaires, des stratégies de compréhension à la lecture destinées à mieux faire comprendre le vocabulaire lié au cours d’histoire et à favoriser une meilleure compréhension des textes dans cette discipline. Nous souhaitons mettre en place une intervention collaborative qui vise à ouvrir les enseignants à toutes les possibilités d’analyse que la compréhension à la lecture offre à travers différents processus. Pour cela, nous travaillerons de pair à travers des échanges régis par les pratiques du compagnonnage réflexif. Les enseignants s’appuieront également sur des vidéo-formations qui leur permettront d’éveiller leur conscience relative à leur pratique professionnelle, et cela de manière non guidée. La théorie s’y rapportant nous permet d’émettre l’hypothèse que les enseignants se limitent en FW-B à enseigner les contenus matière sans rendre visibles les démarches de compréhension de la lecture comme acquises. Or, la littérature scientifique concernant disciplinary literacy évoque l’importance d’enseigner les stratégies de lecture inhérentes à la matière enseignée. L'objectif général de cette démarche, appelée accompagnement réflexif, est de permettre aux enseignants participants de réfléchir à un aspect de leur pratique, qui se trouve être la compréhension à la lecture. Cet accompagnement sera réalisé à partir de l'analyse de données d'observation et de la recherche conjointe de moyens d'amélioration. Elle ne s'inscrit aucunement dans une intention d'évaluation. Cette démarche d’accompagnement réflexif est une étape importante dans la formation didactique des enseignants. Ceux-ci auront l’occasion de prendre conscience de leur pratique professionnelle et même d’essayer d’orienter de nouveaux processus découlant de la réflexion. 

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