Mémoire de Alexandra Rabahi
 
Les adolescents auteurs d'infractions à caractère sexuel : quels besoins pour désister ? 

Promoteur Glowacz Fabienne  
Lecteur Di Piazza Laetitia
Lecteur Boffe Anne-Sophie

    La présente recherche a pour but d’obtenir des pistes de réflexion sur la prise en compte des besoins des adolescents auteurs d’infractions à caractère sexuel (AAICS) dans leur prise en charge et la possible aide à la désistance que cela pourrait représenter. Dans un premier temps, cela implique une compréhension de la désistance, ses freins et le rôle des intervenants dans celle-ci. Ensuite, le processus de désistance est appliqué à la population des auteurs d’infractions à caractère sexuel (AICS), puis aux spécificités des adolescents auteurs des mêmes faits (AAICS). Pour ce faire, nous avons pu nous appuyer sur la théorie du Good Lives Model (GLM) qui voit le délinquant comme similaire aux autres et cherchant à satisfaire des besoins communs à toute personne. Nous nous basons également sur l’étude du Risque Besoins Réceptivité (RBR), permettant de prendre en compte le risque de récidive possible tout en s’intéressant à ses besoins et son ouverture au soin. Un entretien semi-structuré a été effectué auprès de trois intervenantes travaillant auprès d’AAICS. L’analyse des résultats se base sur la méthode Interpretative Phonomenological Analysis (IPA), invite les participants à poser un sens sur leur vécu. Le focus de l’entretien a été posé sur la désistance assistée pour mieux comprendre les mécanismes sous tendant la prise en charge et mettant en exergue l’expérience de terrain de ces intervenants. Les résultats ne peuvent pas être généralisés à la population mais ils nous fournissent toutefois des pistes de réponse à notre question de recherche. Il apparait que la considération des besoins du jeune est importante pour les intervenants, reprenant ainsi les principes du GLM. L’élément central de l’accompagnement est une relation de confiance ainsi qu’une attitude bienveillante rendant l’étude des besoins possible. Il voit la personne dans sa globalité au-delà de son acte et le placer au centre de la prise en charge pour qu’il développe un sens de contrôle sur sa propre vie, ou agentivité. De cette façon, une alliance thérapeutique et une relation de respect peuvent s’installer, l’intervenant assistant ainsi la désistance. Les résultats de terrain nous ont ainsi permis d’élargir les acquis de la théorie, notamment sur le rôle des nouvelles technologies et des réseaux sociaux chez cette population et leur possible rôle dans le passage à l’acte et une éventuelle récidive. Cela nous amène alors à nous questionner sur une possible prise en charge prenant en compte ce facteur dans la désistance des AAICS. 

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