Mémoire de Mathilde Picquet
 
Maladie d'Alzheimer : Lorsque la « maladie » prend le pas sur la personne. Une médicalisation qui nuit à l'évaluation ? 

Promoteur Adam Stéphane  
Lecteur Silvestre Aude
Lecteur Schmitz Xavier

    Contexte. Le nombre d’individus présentant des troubles cognitifs augmente avec le vieillissement démographique et des dépistages plus fréquents. La maladie d’Alzheimer est la première cause de démence et touche 2 à 4% des personnes de plus de 65 ans et 15% des plus de 85 ans. Cette maladie et sa stigmatisation provoquent de plus en plus de préoccupations chez les personnes âgées. Selon Schlemmer et Desrichard (2018), un contexte environnemental (médical ou non) peut modifier les résultats d’une évaluation cognitive. Ainsi, selon la théorie de l’effet blouse blanche, l’environnement médical est susceptible de modifier les performances lors d’une tâche de mémoire. Il semblerait aussi que le milieu médical pourrait modifier les croyances et la perception qu’un sujet a de sa mémoire. Objectifs. L’objectif de cette étude était de tester l’effet du milieu médical sur les perceptions qu’une personne âgée a de sa mémoire. Nous avions pour hypothèse générale que le milieu médicalisé aurait un impact négatif sur ces perceptions. Méthode. Cette étude consiste en un essai contrôlé randomisé dans lequel deux groupes indépendants (contrôle et expérimental) ont été comparés. Une variable indépendante, le contexte d'évaluation (médical ou neutre) a été manipulée et cinq variables dépendantes (la perception de sa mémoire, le niveau d’anxiété, l’âge ressenti physique et psychologique, et la perception de l’environnement et du professionnel) ont été mesurées. Certaines variables ont été mesurées une fois et d’autres selon un design pré/post. Les conditions de passation (questionnaire, vidéo, etc) ont été standardisées. Résultats. 90 participants ont été recrutés (63,33% de femmes et 36,67 % d’hommes; Mage = 65,20 ans ; std = 10.9). Aucune différence significative entre le groupe contrôle et expérimental sur la perception du de la mémoire et sur les autres variables mesurées (anxiété, âge ressenti, perception de l’environnement et du professionnel) n’a été mise en évidence. Toutefois, il existe une augmentation de l’anxiété dans les deux conditions de l’étude après la passation du MIA. Conclusion. Nous n’avons pas pu mettre en avant un effet de la blouse blanche sur la perception que les participants avaient de leur mémoire. Toutefois, nous avons pu montrer que l’environnement présenté avec des questions avec des termes spécifiques à la mémoire entraînait une augmentation d’anxiété. Cependant, il serait intéressant de proposer une évaluation dont les effets environnementaux soient le plus diminués que possible. 

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