Lorsque nous rencontrons quelqu’un pour la première fois, un tas d’informations nous permettent de nous former une première impression. Fiske et al. (2002) ont identifié deux dimensions sur lesquelles l’être humain se base : la chaleur qui permet d’identifier les intentions de la cible et la compétence qui est sa capacité à agir. En jugeant, nous caractérisons également l’individu en utilisant de manière stéréotypique des traits que nous connaissons concernant son groupe d’appartenance. Les stéréotypes ont un avantage indéniable, ils nous permettent de réagir plus vite face à une situation (Leyens, 2012). Cependant, ils possèdent un inconvénient majeur : ils créent une désindividualisation des personnes du même groupe, et, par conséquent, une menace que les stéréotypes engendrent sur leur cible.
La menace du stéréotype est omniprésente dans notre société. Toute personne y est confrontée à de multiples reprises au cours de sa vie. Par exemple, les blondes sont considérées comme moins intelligentes, les hommes comme moins sensibles. C’est également un phénomène étudié dans de nombreuses recherches (Gibson et al., 2014 ; Spencer et al., 1999 ; Steele, & Aronson, 1995). La théorie de l’identité sociale (Tajfel & Turner, 1979) a permis de comprendre certains mécanismes mis en place afin de conserver et de protéger l’estime de soi. En effet, une personne menacée par un stéréotype pourra chercher à se comparer avec une autre personne stigmatisée (Szivos-Bach, 2010) ou minimiser l’importance qu’elle porte au stigma.
Dans ce mémoire, nous nous intéressons à la formation d’impression à partir de visages. Nous voulons étudier les potentiels effets d’un rappel d’appartenance sur le jugement émis sur les autres au travers de la chaleur et de la compétence perçues.
Ce mémoire se compose de cinq parties. La première synthétise les données fournies par la littérature actuelle concernant les stéréotypes et la formation d’impression. La deuxième s’attarde sur la méthodologie en simple aveugle de la récolte de données. La troisième se concentre sur les données quantitatives collectées ainsi que sur l’analyse de celles-ci. Enfin, la quatrième partie reprend l’ensemble de ces éléments afin d’en discuter et nuance ceux-ci dans une perspective de recherches ultérieures et de limites méthodologiques. |