Mémoire de Alice Arnaud
 
Analyse des représentations du féminicide dans la population générale 

Promoteur Glowacz Fabienne  
Lecteur Vanneste Charlotte
Lecteur Goosse Manon

    Le terme « féminicide » a été mis en lumière par Diana Russel au premier tribunal international des crimes contre les femmes en 1976 à Bruxelles (Machado, 2019), permettant d’inscrire dans les préoccupations politiques, des services de pouvoir public et de la justice, de nombreux pays, ce type de violences commises envers les femmes. De même, ce terme a été de plus en plus utilisé par la presse et les médias, au cours de ces dix dernières années (Observatoire de la parité dans la presse, 2019). Bien que de nombreuses recherches aient été menées sur la prévalence, la typologie et les théories explicatives du féminicide, mais aussi sur les auteurs et potentiels victimes de féminicide, aucune donnée de la littérature scientifique ne permet de rendre compte des représentations liées à ce phénomène au sein de la population générale. Ainsi, cette étude s’est intéressée aux représentations des féminicides dans la population générale, puis aux facteurs pouvant influencer les représentations concernant l’ampleur des féminicides, mais aussi concernant les auteurs et les victimes de féminicides, à l’aide d’un questionnaire diffusé sur les réseaux sociaux, duquel nous avons récolté 257 participations. Les résultats ont tout d’abord démontré une connaissance incomplète du terme « féminicide », mais aussi un besoin de comprendre les dynamiques qui sous-tendent aux féminicides et une envie que cela cesse. De plus, les féminicides semblent entrer dans le domaine de l’impensable pour la population tout-venant, imprégnant leurs réponses d’un aspect plus émotionnel que factuel. Par la suite, l’âge, le niveau d’étude et la catégorie professionnel, semblent être peu influant sur les représentations concernant les féminicides, toutefois, le sexe, notamment être une femme, pourrait l’être. En outre, la présence d’un taux significatif de sexisme hostile chez un individu pourrait permettre de prédire le fait d’exonérer l’agresseur, mais aussi de responsabiliser les victimes d’un féminicide, tandis que la présence d’un taux significatif de sexisme bienveillant prédirait seulement l’exonération des auteurs de féminicides. Cette recherche a permis de dessiner les premiers contours des représentations de la population générale et des caractéristiques pouvant les influencer. Toutefois, ces résultats devraient être confirmés par une étude composée d’un échantillon plus important, mais aussi d’une plus grande participation d’hommes. 

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