Ces dernières années, nous avons fait face à une explosion de la pratique du sexting, notamment dû aux réseaux sociaux et aux nouvelles technologies tels que les smartphones, qui font partie intégrante du quotidien de la majorité de la population mais touchant particulièrement les jeunes. Le sexting est l’action d’envoyer un message ou un contenu virtuel à connotation sexuelle dans le but d’exciter le destinataire. Gage de confiance, preuve d’amour ou engagement dans le couple et dans l’intimité sexuelle, il possède un véritable sens pour ces jeunes en quête de leurs frontières. De fait, l’adolescent souhaite à la fois s’éloigner de son repère familial et se rapprocher du réseau de pairs. Les réseaux sociaux en constituent la parfaite opportunité. Pourtant, malgré ses fonctions positives, le sexting, à double tranchant, peut également s’avérer être le début du cyberharcèlement et de l’humiliation pour ces jeunes (Glowacz et Goblet, 2019 ; Balleys, 2016).
Période de transition fondamentale pour les jeunes, lors de l’adolescence, la construction identitaire s’opère. Les adolescents vont alors aspirer à une autonomisation en s’éloignant de leur famille et en se rapprochant du réseau de pairs. Pour ce faire, ils doivent notamment construire des liens amicaux et amoureux solides (Balleys, 2016 ; Glowacz et Goblet, 2019 ; Cannard, 2019).
Ces derniers mois, suite à la pandémie du coronavirus qui a touché le monde entier, des confinements ont été imposés, empêchant les individus de se rassembler. Bien que ceux-ci aient permis de contenir pendant quelques temps la propagation du virus, des dommages sur le bien-être de la population ont été observés (Brodeur et al. 2020).
Compte tenu de ces informations recueillies au sein de la littérature, nous nous sommes demandés quels changements le confinement avait opéré sur la pratique du sexting au sein des relations amoureuses de jeunes. Pour ce faire, 7 groupes de discussion composés de sujets âgés de 12 à 21 ans ont été formés et une analyse thématique des résultats a été réalisée.
Finalement, il est établi que le confinement n’a pas impacté la pratique du sexting de l’échantillon rencontré. Cependant, il s’avère que cet enfermement a modifié ces comportements au sein de la population générale. De plus, celui-ci a provoqué une incidence sur le vécu des jeunes en fonction de leur âge. Des effets d’âge et de genre existent également sur les pratiques du sexting des individus rencontrés en dehors du confinement.
Plusieurs pistes de prévention ont été élaborées lors de ces groupes de discussion. Nous retrouvons d’une part les mesures répressives et d’autre part des actions de sensibilisation. |